Le désir entre deux personnes est quelque chose de délicat. Quand une relation fusionnelle débute, les amants ont envie de faire l’amour tout le temps, ils ne pensent qu’à ça, leur obsession est le contact avec l’autre corps. On peut dire que leur désir est ardent. Les couples consultent rarement pendant cette phase.
Les amants sont comme dopés au sexe, leurs phéromones sont en émoi. Ils sont en quelque sorte dans une « bulle » isolée des contingences extérieures où la sexualité est l’instrument de cette passion. Cette fusion dure, trois jours, trois mois, trois ans ? quoi qu’il en soit la passion s’estompe et laisse place à un sentiment amoureux plus « apaisé » où les compromis s’installent ainsi que la complicité, chacun doit trouver sa place dans la maison, dans le couple.
C’est alors que surgissent les premiers conflits et les premières désillusions. C’est la façon dont ces désaccords vont êtres gérés par le couple qui sera le meilleur prédicateur de la pérennité de ce dernier. Le désir est au cœur de la relation, un conflit peut avoir un impact immédiat sur celui-ci. Si les protagonistes s’en donnent les moyens, le couple peut s’épanouir tout au long de sa vie. La clef du désir est de réapprendre à s’aimer en permanence. Se surprendre, bousculer ses habitudes, dialoguer, essayer de comprendre l’autre, sont des moyens de maintenir son couple dans une dynamique positive tout au long des années qui passent.
Le toucher a une place prépondérante dans le désir. Les contacts physiques sont essentiels, les corps doivent s’effleurer le plus souvent possible. Les gestes d’affections doivent être constants. Il ne s’agit pas de se forcer à avoir des relations sexuelles mais de se toucher plus. Il faut offrir de la tendresse par la peau, maintenir ses sens en éveil, ne pas se laisser engourdir par ses habitudes. Il est important de ne pas se laisser aller physiquement, il faut se plaire à soi et faire envie à l’autre. Les contacts physiques sont au cœur du problème de désir, il faut stimuler les sensations corporelles par le toucher et mettre en émoi ses hormones grâce à l’odorat par exemple.Quel que soit le contexte, il faut prendre le temps de partager une activité, une sortie, un loisir.
Imaginer des scénarios, des rendez-vous inhabituels : à l’hôtel, à la plage, un pique-nique improvisé,etc…
À l’inverse, il est essentiel que chacun puisse avoir des moments pour soi : vacances entre copines, sorties avec ses propres amis… Il est nécessaire que chacun garde son espace de liberté individuelle. C’est cet espace qui nourrit le désir et donne envie de l’autre. Si cette petite « liberté » n’existe pas dans le couple, alors le désir est en danger.
Les tabous et les non-dits sont des facteurs de perte de désir. Ne pas hésiter à exprimer vos envies, évoquez les positions sexuelles et les situations que vous préférez, les caresses qui vous excitent le plus, les endroits où vous souhaiteriez faire l’amour… N’ayez plus peur de parler de vos fantasmes. Vos rapports sexuels n’en seront que meilleurs car plus complices.
En ce qui concerne le rythme des rapports sexuels, il ne faut pas culpabiliser ! La qualité des rapports sexuels n’est pas liée à la fréquence. Il n’y a pas de challenge de performance à avoir. Chaque personne a son propre rythme, certains aiment faire l’amour souvent, voire très souvent. D’autres à l’inverse aiment faire l’amour peu, voire très peu. Le problème est lorsque les besoins sexuels sont différents, si les deux partenaires ont des rythmes et des envies différentes alors cela provoque des frustrations et des difficultés dans le couple. En effet, l’un peut avoir l’impression de se forcer pour faire plaisir tandis que l’autre se sentira frustrer du manque de complicité et de la fréquence des rapports. Certains couples peuvent avoir un à deux rapports sexuels dans le mois et être parfaitement satisfaits de ce rythme. Les rapports peuvent être rares mais très intenses et complices.
Les médias culpabilisent en permanence les couples par rapport à la performance sexuelle, notamment en terme de plaisir. C’est la dictature de la jouissance obligatoire. Il n’y a pas de « normalité » quand on parle de sexualité.
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